Tous les semestres, l'association Deuxfleurs organise une rencontre où se retrouvent ses membres et les personnalités associées. Celle de l'été 2025 a eu lieu au milieu du mois de juillet.
Chaque semestre, l’association Deuxfleurs organise une rencontre où ses membres et les personnes gravitant autour d’elle se retrouvent, le temps de quelques jours. C’est à chaque fois l’occasion d’échanger et de mener des ateliers dans le but d’avancer sur les divers sujets chauds qui nous préoccupent sur le moment.
La rencontre été 2025 a eu lieu à Dawal, proche de Moux-en-Morvan, en Bourgogne-Franche-Comté. Celle-ci a été légèrement plus longue que les autres puisque les participant·es ont bloqué 4 jours au lieu d’un simple week-end pour en profiter.
Le discours de Deuxfleurs
Un premier atelier a consisté en une vaste discussion sur le discours que veut porter l’association Deuxfleurs, ainsi que sur les valeurs qu’elle veut porter. Cet atelier a duré bien plus que prévu puisqu’il nous a occupé une demi-journée au final, signe de l’engagement des personnes présentes sur le sujet.
Lorsque nous avons débattu sur quel est le public cible de Deuxfleurs, plusieurs catégories de personnes sont ressorties : informaticien·nes non politisé·es, militant·es ou artistes sans savoir-faire numérique particulier, personnes démunies face à l’informatique voir technophobe, et enfin chercheur·euses. Il nous faut faire attention sur le sujet de l’aide aux personnes précaires face au numérique : c’est un travail de longue haleine, et qui fonctionne bien plutôt dans un contexte de présence en physique, chose compliquée de par la nature décentralisée de notre structure. Une question que l’on viendra à se poser néanmoins est : faut-il décliner le discours de notre association en plusieurs versions, une pour chaque public que l’on identifie ?
Le sujet de la gouvernance nous paraît être un point primordial de notre discours, d’autant plus que c’est un élément qui nous distingue beaucoup d’autres structures analogues. Certains acteurs privés (tels qu’Infomaniak) ont pris tout un tas de décisions techniques et commerciales favorables mais nous souhaitons nous distinguer notamment par notre répartition des responsabilités et des droits au sein de notre structure.
Nous avons par la suite essayé d’isoler un ensemble de termes décrivant nos valeurs. Nous sommes partis d’un grand pot-pourri incluant décroissance, écoconception, limites, autonomie, low tech, sobriété, gouvernance collective, résilience, fiabilité, robustesse, décentralisation. Nous avons essayé, en sollicitant chaque personne présente, de réduire cet ensemble à un petit socle de termes facilement embarquable dans nos communications et sur notre site web. La discussion résultante, bien plus vaste et passionnée que prévue, nous a fait renoncer à cet objectif. Elle nous a cependant fait constater que nous sommes, entre membres, sur la même longeur d’onde.
Démonstrations
Nous avons profité d’avoir une grande partie des membres présent·es pour procéder à des démonstrations des projets en cours. Ces derniers sont plus ou moins proches d’être complétés mais les voir malgré tout dans leur avancement aide toujours à constater les travaux bien réels en cours. Parmi ce qui a été présenté, on trouve :
- dxfl, notre outil en ligne de commande qui simplifie le déploiement et la gestion des sites hébergés sur notre infrastructure ;
- la refonte de Guichet, notre interface web pour que les utilisateurs puissent réaliser toutes les opérations liées à leur compte Deuxfleurs ;
- la page de présentation de notre service d’hébergement de sites web, adressée surtout aux développeur·euses web ;
- la nouvelle version du blog officiel de Deuxfleurs, celui-ci ayant été récemment basculé sur un site statique, en lieu et place de son hébergement sur le service Plume.
Enfin nous avons eu quelques discussions sur l’organisation de la nouvelle version de notre guide.
Service d’hébergement web
Nous souhaitions faire un point sur où nous en sommes concernant notre offre d’hébergement de sites web, quels sont les premiers problèmes à traiter selon nous, et comment nous voyons le futur.
Voici, à court et moyen terme, les sujets que nous avons sur la planche, ainsi que la direction correspondante que nous allons prendre à chaque fois :
- Les redirections (en particulier pour rediriger exemple.fr vers www.exemple.fr) sont particulièrement utiles aux concepteur·rices web. Actuellement cette fonctionnalité n’est pas accessible à un·e utilisateur·rice seul·e et n’est pas implémentée de manière satisfaisante. Mais un travail a été commencé sur le sujet, qui devrait porter ses fruits dans les mois à venir.
- Garage peut avoir des problèmes de performances lorsque beaucoup de données sont téléversées dans une grappe de serveurs qu’il gère. Une nouvelle répartition du travail là-dessus a été proposée durant l’atelier.
- La refonte de Guichet a déjà été commencée mais il faudra être vigilant·e, car se déroule en parallèle un autre travail de refonte de la charte graphique de Deuxfleurs. À un moment ou à un autre il va falloir que ces deux initiatives convergent. Un groupe de discussion aura lieu dans les mois à venir pour entamer cette tâche.
- La gestion des CORS et CSP n’est pas accessible pour les utilisateurs·rices. Celle-ci sera implementée dans dxfl. N’est pas actuellement prévue dans Guichet, cependant sera présente dans l’interface web de Garage, en cours de conception également.
- L’authentification de l’utilisateur·rice dans dxfl nécessite du travail, celle-ci sera faite en considérant trois modes : interactive en ligne de commande, automatisée pour l’intégration continue, et via la clé S3.
- Nous accusons quelques fois de problèmes de certificats TLS lors de la création d’un site. Pour faire en sorte qu’ils s’établissent plus rapidement et de manière plus sûre, il nous faudra travailler sur une solution de certificat dit wildcard, sur comment nous déclenchons la création d’un certificat, et sur comment nous utilisons Tricot.
- Nos usager·ères stockent souvent leurs images en dehors de notre infrastructure. Pour paraître plus attrayant·es sur ce sujet, nous allons mettre en place un service de redimensionnement d’images à la volée, pour les servir plus efficacement. Il n’y a pas de consensus actuellement sur le bien fondé d’y rajouter un cache, mais en tout cas la version zéro n’en aura pas.
- Certain·es de nos usager·ères n’ont pas de nom de domaine à leur disposition. Nous allons leur proposer deuxfleurs.eu afin qu’iels disposent de ses sous-domaines.
- Enfin nous jugeons qu’il faudra faciliter l’accès à l’hébergement de site web. Nous allons proposer un quota de 50 Mo pour déployer un site sans avoir à s’inscrire ou devenir membre. Il faudra évidemment mettre en place tout un tas de mesures pour éviter les abus (courte période de temps avant suppression, servir uniquement l’IP de l’utilisateur, etc). Si la personne est satisfaite, alors elle pourra demander son vrai hébergement en rédigeant un texte de demande. Un robot sur Matrix nous permettra de facilement et rapidement les voir passer, puis les juger.
Arpentage
Nous avons arpenté un texte d’André Gorz entre nous, le temps d’un atelier. Cela nous a permis d’avoir un moment d’échange moins technique, et engageant moins la politique immédiate de l’association. Nous jugeons que ce genre d’exercice intellectuel est favorable à la réflexion et aux débats que nous avons autour de notre structure.
Ayant trouvé cet atelier plaisant, certain·es membres ont émis l’idée de mettre en place un club de lecture qui se retrouvera régulièrement, en visio-conférence.
Travailler ensemble
Une interrogation majeure tourne au sein de notre structure, il s’agit de celle autour de notre efficacité en termes de collaboration et de motivation. Certain·es membres font part de leurs difficultés à trouver l’envie ou la force pour contribuer de façon importante à un projet de Deuxfleurs quel qu’il soit. Un tour de table sur le sujet révèle des perceptions différentes sur les tentatives passées, et nous permet de nous rendre compte que nous avons des contextes de travail et des stimulis préférés, divers et variés.
Cependant, nous constatons que de manière générale, il y a une certaine préférence à travailler en collaboration étroite en petits groupes, quittes à ce que ce soit sur un temps limité, à la manière d’un sprint tel que fait dans le monde agile. Une mesure est alors officialisée : celle de la création d’un salon sur Matrix dédié spécifiquement à la coordination. Ce sera l’endroit pour déclarer toute envie immédiate d’avancer sur tel sujet ou d’apprendre sur tel autre. L’idée étant qu’en retour, les membres en mesure d’y répondre se signalent, et qu’un mode de travail se décide sur le tas.