
L’appétit insoutenable de nos sociétés en métaux, et comment lui survivre ― l'article que deux de nos membres ont publié chez The Conversation France. On y parle d'énergie, de numérique et de métaux. Ce billet développe un peu la conclusion, plus politique que scientifique.
Cathy (géologue) et moi-même (informaticien) trouvons que le monde n’a pas bien compris qu’il fallait des cailloux, pour fabriquer des ordinateurs. Et de fait quand on a voulu l’expliquer à The Conversation, ça n’était pas clair du tout. Fort heureusement, notre éditrice Elsa Couderc a redoublé de patience pour qu’on en arrive à l’article qu’on vous présente fièrement aujourd’hui :
L’appétit insoutenable de nos sociétés en métaux, et comment lui survivre.
L’important pour nous était de montrer que c’est par son interaction avec le secteur énergétique que le développement du secteur numérique est vorace en minéraux. On sait que considéré tout seul, le volume de métaux nécessaires à fabriquer des ordinateurs etc. n’est pas faramineux. Mais l’approche réductionniste montre ici ses limites : dès lors qu’on regarde le numérique dans ses interactions dynamiques avec le reste de nos sociétés, on voit bien qu’il agit comme un catalyseur sur de nombreux domaines d’activité humaine, énergétique y compris.
Et après ? Que faire de ce constat ? On peut en conclure qu’il faut arrêter la numérisation à tout va. Abandonner le mantra de l’efficience qui n’a, en plus de 200 ans d’industrialisation, jamais amélioré le sort des populations, ni celui de l’environnement.
Car l’informatique est, entre autres, une très efficace machine à automatiser. C’est en ce sens qu’il est apprécié par les puissances d’argent : pourquoi pensez-vous qu’on nous ait viré les guichets à la CAF, ou mis des caméras partout ? Pour faire le travail des travailleur⋅euses (agent⋅e d’accueil ou policier⋅e d’investigation) plus vite, et sans avoir besoin de payer de salaire. Tous ces usages devraient purement et simplement cesser : ils n’ont pas la volonté générale pour objectif, et sont une course effrénée mortifère.
Chez Deuxfleurs, ce qui nous intéresse dans l’informatique, sont ses usages comme outil de coordination. Qui ne remplacent pas les humains, mais leur permette de mieux communiquer, se rencontrer et faire. Et pour ces usages, on a déjà construit assez d’ordinateurs, assez de réseaux et de centres de données, pour au moins les 20 ans à venir.
Je dois maintenant vous quitter : je viens de vérifier le rendez-vous sur Demosphere et d’envoyer un SMS à mes ami⋅es, il est temps d’aller à la manif !